26 juillet 2018

F-oxy, la chaussette connectée intelligente pour nourisson


Rach est locataire au Pôle Entrepreneurial et nous avons décidé de lui poser quelques questions.

Bonjour monsieur RABLA, est-ce que vous pouvez nous présenter votre entreprise ?

L’entreprise elle s’appelle R-Laab, on l’a créée avec mon frère Michaël en janvier 2016, donc ça fait maintenant 2 ans et demi. Notre projet c’est F-oxy, c’est une chaussette intelligente qui permet de rassurer les parents et de les aider à minimiser les risques de mort subite du nourrisson.

C’est une chaussette dans laquelle on intègre un module électronique, toute la partie hard et soft on la développe en interne. C’est en fait une chaussette en textile dans laquelle on a une poche et dans cette poche on insère un petit module électronique qui permet de mesurer le pouls de l’enfant, son taux d’oxygène dans le sang et sa position de couchage. En gros, c’est la pince qu’on met au bout du doigt à l’hôpital qu’on a miniaturisé.

Ça communique de manière sans fil avec ce qu’on appelle le T-Hub, c’est une base qui est dans la chambre de l’enfant qui reçoit les données là et qui elle en même temps fait les mesures de températures de la chambre, de la qualité de l’air et du taux d’humidité. Et en fonction de certaines corrélations on déclenche des alertes ou pas. Si tout va bien, le système est silencieux et s’il y a un souci on va prévenir les parents sur leur smartphone.

Il n’y a pas besoin de lancer l’application parce que le but c’est qu’on ne veut pas que les parents mettent la chaussette et ensuite aient les yeux rivés sur le dispositif, nous on veut apporter de la sérénité pour les rassurer.

Concernant les ondes que le dispositif utilise, nous avons prévu que le système puisse travailler de manière autonome. Dans tous les cas la chaussette et son module communiquent avec la base en se servant du Bluetooth Low énergie, le même service sans fil qui est utilisé dans les hôpitaux et en fait ça émet très peu.

Quelles sont vos tâches ? Qui s’occupe de quoi ?

F-oxy R-Laab Rach Rabla
Rach, ingénieur en bio-médical, il s'occupe de la gestion de l'entreprise et de la relation.
F-oxy R-Laab Michaël Rablaf
Michaël, spécialiste en électronique embarquée, s'occupe de la partie technique de F-oxy.

Alors moi je vais m’occuper de tout ce qui n’est pas technique. Donc Michaël c’est le papa de F-oxy, c’est lui qui s’occupe du montage du hard. Les composants on les a choisi ensemble mais après tout ce qui est création des cartes électroniques, routage, problème de logiciel c’est vraiment lui en tant que CTO qui s’occupe de ça et moi je fais tout le reste.

C’est donc la relation médecin, se rapprocher de différents hôpitaux notamment le CHU de Nancy mais aussi à Strasbourg et Lyon et des médecins privés. Et je m’occupe aussi de toute la partie commerciale marketing : gestion des réseaux sociaux, du site internet, etc. Ça c’est moi.

Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

Michaël il a fait un BTS électronique et il est ensuite rentré en fac de science pour avoir un Master en électronique embarqué et ensuite il a continué jusqu’au doctorat. Moi je suis de formation ingénieur bio-médical. J’ai fait un BTS en électronique ensuite j’ai fait licence maîtrise en bio-médical à l’IUP et la dernière année j’ai un DESS en génie bio-médical.

J’avais commencé dans une boîte japonaise, on vendait des échographes scanner IRM et donc j’ai bossé là-bas pendant 9 ans. Ensuite j’ai bossé pour une boîte de chirurgie pendant 1 mois et demi puis je suis parti parce que ça ne me plaisait pas et puis j’ai eu l’idée de F-oxy. J’en ai parlé à Michaël et il m’a dit "ok ben on y va".

Pourquoi est-ce que vous vous êtes lancés ? Qu’est-ce qui vous a motivé, est-ce qu’il y a eu un déclencheur ?

Alors moi je suis papa de 2 enfants. Autant pour le premier qui est né en 2010 aucun soucis, enfin il faisait pas les nuits hein mais c’est pas ça !

En fait l’idée est venue avec la deuxième qui est née en 2013 qui dormait que sur le ventre et la tête contre le matelas, mais vraiment le visage écrasé contre le matelas. Donc totalement à l’encontre des recommandations et impossible pour elle de dormir autrement. Donc on ne dormait pas et à 3 mois, elle a fait une bronchiolite. Le conseil de la pédiatre ça avait été que si elle ne boit pas bien et qu’elle tire sur les côtes et bien il faut partir à l’hôpital. Donc elle boit pas bien je vois ce qu’elle veut dire mais elle tire sur les côtes, avec la formation de mon ancien métier je voyais ce que ça voulait dire mais j’imagine des parents qui sont pas du tout à même de comprendre ces termes.

Autant quand tu as de la fièvre tu as le thermomètre qui te permet de dire voilà j’ai 38, j’ai 39… Et nous l’idée de départ c’était de développer un appareil qui permet d’avoir une valeur et d’objectiver le truc. C’était vraiment de faire un oxymètre qui donne le taux d’oxygène dans le sang et là j’appelle un médecin qui me dit vas-y ou n’y vas pas.

Mais ensuite on s’est dit d’accord la bronchiolite, mais si on est tous inquiet c’est aussi et surtout pour la mort subite du nourrisson, il y a environ 500 cas officiels par an en France sur 780 000 naissances, au final c’est très peu mais la crainte est énorme.

Donc en fait c’est un système qui permet d’apporter de la sérénité aux parents, c’est plus destiné aux parents en fait.

Et pour en revenir à la question, j’ai commencé à bosser dans la boîte de chirurgie début juillet 2014 et ça ne me plaisait pas, c’était pas ce qu’on m’avait vendu lors de l’entretien d’embauche et j’ai filé ma démission.

Et 3-4 jours après, 23h je discute avec ma femme et d’un coup j’ai eu l’idée je me suis dit « mais oui c’est ça qu’on aurait du avoir pour la petite il y a 6 mois quand elle a fait sa bronchiolite » et j’envoie un message à Michaël dans la foulée et il me répond « ouais vas-y on y va » et on s’est lancé comme ça.

J’avais pas de plan B et je me suis dit il faut le faire je sais pas pourquoi tu le sens le truc il faut le faire, sinon tu vas regretter. Parce que je pouvais retrouver du boulot dans le médical, mais j’ai eu envie de le faire et tous les deux on a toujours eu envie de lancer notre boîte. Donc on s’est dit, on y va et on tente l’histoire.

F-oxy R-Laab chaussette connectée pour bébé

Est-ce que vous avez eu peur de vous lancer, est-ce que vous étiez anxieux ?

Ben ça, tu as tout le temps peur. Y’a des jours je me dis qu’on aurait du juste faire une application, c’est plus simple, mais c’est moins fun quoi ! Mais la peur c’est un moteur, des fois ras-le-bol qu’est-ce qu’on galère mais c’est cool.

C’est quoi pour toi les avantages et inconvénients de l’entrepreneuriat ?

Avantage c’est : tu fais ce que tu aimes. En général quand tu te lances c’est que tu aimes faire ça et à partir du moment où tu aimes faire ça, ça devient plus un boulot. Tu te lances pas dans l’entrepreneuriat comme ça, c’est parce qu’il y a vraiment une volonté qui est ancrée, c’est comme ça que je le ressens. Parce qu’au final tu te plantes beaucoup plus que ce que tu réussis, mais c’est stimulant car tu apprends plein de choses mais il faut être un peu taré quoi. Parce qu’il y a des fois et notamment au début du projet, tu es H24 dessus, donc il faut avoir envie. Mais donc c’est une passion, t’as pas l’impression de bosser et c’est vraiment enrichissant, tu rencontres plein de gens, t’apprends plein de choses, la confiance en soi qui grandit.

L’inconvénient c’est la peur : t’es dans l’incertitude. Il faut valider son business model, est-ce que le produit va répondre aux attentes, voilà il y a des remises en question permanentes. Et aussi tu perds un peu sur ton temps libre.

Tu aurais un conseil à donner aux gens qui aimeraient créer leur entreprise ? Si tu avais UN conseil à leur donner ?

Un conseil c’est de se rapprocher des structures comme ALEXIS, des structures qui peuvent accompagner parce que c’est la base. On construit rien sur des fondations qui sont pas solides.

Le fait d’être accompagné, avec l’expérience des accompagnateurs, ça permet d’avoir du recul et de ne pas tirer des plans sur la comète, ça permet d’être confronté à la réalité. Ca permet de pouvoir se poser les bonnes questions sur les recherches de financement, sur le plan de financement initial, pouvoir tester le marché, etc.

Pourquoi vous avez choisi l’offre des bureaux individuels et est-ce que vous en êtes satisfaits ?

En fait on fait partie de la première promo du Village By CA qui devait ouvrir en février mars, mais ils ont pris du retard. Et moi j’accueillais Elise en stage donc j’avais besoin d’un bureau. Vu qu’ALEXIS est partenaire du Village By CA, ils nous accueillent pour le bureau là, ça s’est fait comme ça.

Et oui je suis très satisfait, parce qu’en plus ALEXIS est partenariat du Village et donc pourra apporter des formations, du support pour les habitants du Village avec des thématiques.

Qu’est-ce que vous apporte le Pôle dans votre mode de fonctionnement ?

Ce que ça m’apporte, c’est que ça m’oblige à sortir de chez moi. Au départ, on bossait dans mon garage ou dans mon bureau, lui aussi et tu es dans une routine qui est pas aussi stimulante que de sortir de chez toi. Être tout le temps chez toi fait qu’à un moment donné, le rythme ralenti. Parce que t’es chez toi, t’es tranquille, t’es dans ta zone de confort.



Un grand merci à Rach pour ce témoignage !

Vous pouvez retrouver plus d'informations sur leur site web juste ici !


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